Colloque LA COPRÉDICATION

Vendredi 22 et samedi 23 mai 2015

Amphi 031

Campus Saint Jean d’Angely - SJA3 / MSHS-SE
Bâtiment de l’Horloge
24, avenue des diables bleus
06357 Nice CEDEX 4

1/ En abordant le phénomène de coprédication, abondamment représenté dans les énoncés les plus divers, ce colloque offre l’occasion de l'étudier dans sa relation de dépendance par rapport à la prédication, selon ses caractéristiques énonciatives, aspectuelles, référentielles, syntaxiques, prosodiques.

2/ La coprédication existe en effet par rapport à la prédication et se caractérise par son lien de dépendance.

3/ La prédication, quant à elle, peut se définir comme une opération de structuration qui fonde l'énoncé – assemblage prédicatif muni d'une modalité énonciative et d'un statut illocutoire – et, par métonymie, comme le produit de cette opération.

4/ On peut distinguer plusieurs approches de la prédication : a/ néo-platonicienne (incidence des arguments à un élément central, nodal, fédérateur, prototypiquement le verbe : représentation d’un état de fait ou d’un événement) ; b/ néo-aristotélicienne (incidence du prédicat à un support-sujet, du coprédicat à un prédicande-support : structuration binaire) ; c/ calque sur la structure informative ; d/ rejet de la notion de prédication ; a et b ne sont pas incompatibles ; a s’appuie sur une appréhension sémantico-référentielle, b sur une appréhension structurelle de la prédication et de la coprédication.

5/ La coprédication a une syntaxe qui lui est propre, notamment par le fait qu'elle engendre le plus souvent des propositions sans verbe à mode fini (nexus). Ce phénomène de dépendance structurelle se distingue nettement de la syntaxe de l’enchâssement. Ses constantes n'excluent pas, cependant, des cas de figure bien distincts : détachement coprédicatif VS intégration coprédicative.

6/ La coprédication, via la relation d’incidence qui la lie à la prédication, est énonciativement indexée sur le contenu de celle-ci. Or la prédication est elle-même souvent incomplète sans la coprédication, ce qui renouvelle la question de la dépendance mutuelle prédication-coprédication.

7/ La coprédication entre de façon originale dans la problématique de la référentialité : elle peut représenter un fragment, une facette d'un tout référentiel (événement ou état de fait), affecter un constituant seul, ou modifier tout un contenu propositionnel.

8/ Sémantiquement, elle est concernée par l’aspect de façon systématique, et elle pose le problème de la plurimodalité énonciative (statut illocutoire, modalité d’énoncé).

9/ Au cœur de la problématique de la coprédication, on citera les adjoints prédicatifs – appositions, attributs de l'objet, coprédicats résultatifs –, la prédication seconde, les relatives (co)prédicatives, les structures causatives et les structures résultatives, les structures de perception, les structures dites « à montée », les structures caténatives, l’auxiliation, les co(n)verbes, les verbes opérateurs et leur inclusion ou non dans le prédicat, etc.

10/ Toutes les approches théoriques sont encouragées.

Hélène Collins (helene.collins@unice.fr) ; Bénédicte Guillaume (benedicte.guillaume@unice.fr) ; Jean-Marie Merle (jean-marie.merle@unice.fr, 04 42 38 52 04 / 06 49 24 12 44)